Stéphane Dumas — EPITHELIA

Revue de presse/Expositions

« Peau-enveloppe extérieure du corps des animaux vertébrés, constituée par une partie profonde (derme) et une couche superficielle (épiderme), dit le dictionnaire. L’art contemporain et particulièrement le body-art ont pleinement exploité cette surface, tantôt en la recouvrant des tatouages, tantôt en la déchirant par des scarifications. L’exposition La Peau de l’Oeuvre n’entend pas ce terme dans son sens littéral. Les travaux choisis proposent plutôt une réflexion sur les liens possibles entre l’épaisseur et la transparence, entre le profond et la superficie, entre l’attouchement et la caresse. […] Stéphane Dumas avec La salle des peaux perdues met en scène des « peaux » synthétiques en caoutchouc ; aériennes et flottantes, traversées par la lumière, ces dépouilles ou empreintes sont à l’image du Saint Suaire de l’ère

de la modernité. Les textures inhabituelles employées par Stéphane Dumas font que les œuvres mises en scène s’adressent autant au doigt qu’à l’œil. Le plaisir du regard est associé à la sensation physique de la tactilité, la vision à la palpitation. »

 

Itzhak Goldberg

La peau de l’œuvre,  2008, communiqué de presse, galerie UNIVER, Paris

 

 

 

 

 

« Une brise légère se fait sentir alors que vous entrez dans une petite salle. Les murs éclairés en transparence sont de fines membranes mouvantes en latex, ressemblant beaucoup à de la peau. La lumière rend les peaux translucides et subtiles à certains moments, mais révèle toutes les textures de leurs surfaces, à d’autres. On perçoit des empreintes, des images et des bribes d’histoires incrustées dans ces membranes. On a pénétré dans La salle des peaux perdues, une investigation sensuelle et provocatrice du mythe, de l’iconographie chrétienne, de la biologie et de la mémoire, menée par Stéphane Dumas. La Safe-T-Gallery est le premier lieu d’exposition à New York des « peaux » très personnelles et suggestives de Stéphane Dumas. Il s’agit de grands voiles de latex qui ont été coulés par strates, et dans lesquels sont incorporées les empreintes de divers ex-voto – yeux, jambes, organes. Ces membranes sont accrochées depuis le plafond de manière à envelopper des espaces transformés en salles ou en passages. »

 

Don Burmeister

Communiqué de presse, Safe-T-Gallery, New York, avril 2006

 

 

 

 

 

« Parfois, la brûlure donne une dimension presque rituelle à ses objets placés au mur ou posés, debout, en constellations sculpturales. L’aveuglement de plomb répond fréquemment à l’éclat trouble de l’image et on en ressent une curieuse impression de sacré. La révélation de l’intérieur des choses et de l’être humain semble passer pour S. Dumas par un assombrissement et un embrûmissement de la forme extérieure. Dans ses dessins au fusain sur papier calque, l’expression semble plus directe, mais une ambiance de mystère apparaît rapidement à les contempler. Des formes impurement géométriques servent de prétexte à laisser danser ombre et lumière, la vie, la mort. »

 

Nasseira Varaud-Dhif

Communiqué de presse, galerie L’Atelier, Genève, 1996

 

 

 

 

 

« Des photos de Bouddha… souvenirs du Tibet ou de Chine ? Inde, Mongolie, Japon ? Non, il s’agit tout au plus du grand Bouddha de Vincennes. S’ajoutent des vues prises de l’intérieur d’une épicerie vietnamienne à Paris. Un univers de proximité, que Stéphane Dumas revendique avec une certaine ironie.

Le sens du sacré ne réside pas tant dans le sujet religieux – au « désastre » annoncé depuis la Renaissance - que dans la brûlure de l’image, dans sa transmutation, sous l’effet de la résine, substance végétale à cassure vitreuse, dont la propriété est d’opacifier et de protéger. Les figures apparaissent embrumées, floues. Questionnement de l’artiste, quant à la capacité et la profondeur, aujourd’hui, à re-présenter.

À l’instar de Christian Boltanski, l’artiste use de la photo sur un mode sarcastique. Mais sa critique s’inscrit jusque dans la forme, dans ces volumes à plans décalés – une partie image et une partie aveugle (du plomb, en contrepoids), sortes de reliquaires où se trouverait conservée la photographie. »

 

Alexia Guggémos

Regard critique, Jeune peinture, Paris, 1995

 

 

 

 

 

« Il y a là un sentiment d’incendie, de brûlure, diffus dans toute l’œuvre. »

 

 Michel Nuridsany

« Le salon de Montrouge, le vrai rendez-vous de la jeune génération », Le Figaro, Paris, 25/05/1993.

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